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LE STRAIGHT-EDGE, UN PHENOMENE DE MODE ?

« Nombreux sont ceux parmi les straight-edgers qui seront retombés dans la décadence lorsqu’ils atteindront vingt-cinq ans ».
Le chanteur de Judge se fait ici l’écho d’un discours particulièrement répandu autour du straight-edge.  Le straight-edge est-il une simple étape dans la vie de ses membres ? Une sorte de pause quant à leur consommation de produits dégradants ? Si une grande partie de ses membres peut abandonner le straight-edge, quel est alors le futur du mouvement ? Cette théorie du phénomène de mode n’est-elle pas contredite par l’expansion constatée du straight-edge ?
Il est très souvent reproché au straight-edge de n’être qu’un phénomène de mode : « ses détracteurs prétendent souvent que les straight-edgers ne sont (…) que des victimes de la mode ». Cette explication du phénomène de mode est pourtant également utilisée pour expliquer un relatif déclin du straight-edge à un moment donné : « bien sur, le straight-edge était populaire, mais quand quelque chose devient populaire, beaucoup de kids le rejoignent parce que c’est la chose cool à faire. Cela devient une mode (..) et comme dans toutes les modes il y a un apogée et une chute. Et le straight-edge s’est lourdement écrasé ». Le déclin du straight-edge aux Etats-Unis, à la fin des années quatre-vingt, est donc expliqué par le départ du mouvement, d’individus qui y étaient rentré parce que c’était la mode. La mode passée, et faute d’un engagement suffisant, ces individus ont quitté le straight-edge causant son déclin numérique.
Le fait est que les straight-edgers sont le plus souvent très jeunes, ce qui suscite l’ironie des médias : « toute la question est de savoir ce qui va se passer quand ces jeunes gens au cœur pur et au foie irréprochable auront vingt et un ans, l’âge légal pour la consommation d’alcool aux Etats-Unis ». Il est un peu simpliste de penser que le fait d’être straight-edge est principalement lié à la minorité des straight-edgers, les tentations sont cependant moins nombreuses quand on ne peut pas acheter d’alcool. Le nombre de straight-edgers est pourtant en hausse dans le monde, il ne s’agit vraisemblablement  pas simplement d’une hausse de la couverture médiatique du straight-edge. Les straight-edgers ne quittent donc pas massivement le straight-edge au lendemain de leur minorité. Cette explication de la minorité face à l’alcool semble largement insuffisante, surtout si l’on considère que le straight-edge ne concerne pas que l’alcool. Or les straight-edgers sont jeunes, et  les répondants de l’enquête de Courtney Centner ne connaissent pas de straight-edgers âgés de plus de vingt-huit ans. Il y aurait donc un certain nombre de départs du straight-edge entre vingt et trente ans. On peut alors avancer l’hypothèse d’un renouvellement de générations au sein du straight-edge. Les individus qui quittent le straight-edge pour une raison ou une autre sont remplacés par des individus plus jeunes.
- Le straight-edge serait alors une étape dans une vie :
« si quelqu’un peut simplement être fatigué de la doctrine de cette sous-culture avec l’âge et l’expérience, cela montre peut-être une phase ou un cycle de maturation parmi la jeunesse des années quatre-vingt et quatre-vingt dix, exposée à la drogue et au sida. Les kids se tournent peut-être vers des sous-cultures comme le straight-edge pour évacuer les contraintes sociales. Ensuite, une fois qu’ils ont mûris et se sont habitués aux hasards de la réalité, ils se vendent pour redevenir membres de la culture populaire. Une phase de développement s’est peut-être constituée  en sous-culture pour des kids qui sont dégoûtés ou ont peur de la réalité actuelle. Si se vendre est une phase du straight-edge, alors il est possible que participer à cette sous-culture soit simplement une phase de la vie des adolescents ; cette théorie transforme largement le choix de l’identité des straight-edgers en un aspect de progression biologique et émotionnelle, ce qui diminue la capacité de subversion de cette sous-culture ».
Le straight-edge ne serait donc pas simplement une phase dans la vie d’une partie de la jeunesse, mais presque une étape obligée, tout comme le serait la sortie du straight-edge : le fait de se vendre. Le straight-edge correspondrait alors à une phase de révolte contre les valeurs dominantes, phase qui se terminerait avec l’insertion dans la société, se marier et trouver un emploi stable.
Cette explication ignore le fait que des individus plus âgés soient toujours membres du straight-edge, pensons simplement à Ian Mackaye. Elle demeure pourtant d’un certain intérêt pour expliquer le départ du mouvement de certains de ses membres.
Mais le fait de considérer que le straight-edge est, au moins pour un certain nombre de ses membres, un phénomène de mode, possède d’autres conséquences pour le mouvement. Conséquences qui rejoignent celles du développement numérique du straight-edge :
« est-ce qu’une sous-culture peut devenir trop grande ? Si le straight-edge finissait par inclure des millions de jeunes, est ce qu’il pourrait encore être considéré comme une sous-culture ? Ces questions sont fondamentales pour la survie du straight-edge ; généralement quand des groupes ou des styles sont adoptés par la culture populaire [mainstream], ces groupes et styles deviennent galvaudés et sont abandonnés ».
Le straight-edge devenu trop important, les straight-edgers trop nombreux, une partie d’entre eux l’abandonneraient, lui reprochant de véhiculer des valeurs qui ne seraient pas alternatives. Même si nous n’avons pas envisagé le straight-edge dans son aspect de sous-culture, nous souscrivons également à cette thèse. Toute la théorie du développement du straight-edge en réaction contre l’ordre social dominant serait alors à abandonner. Une partie de la jeunesse intéressée par des valeurs alternatives se tournerait alors vers d’autres mouvements ou bien dépasserait le straigt-edge : « le straight-edge est peut-être déjà devenu trop mainstream pour quelques-uns. Un groupe qui s’appelle le hardline utilise plusieurs concepts qui sont aussi des idéaux du straight-edge ». Le straight-edge serait donc dépassé en son sein même par des groupes plus extrémistes. Ce n’est sûrement pas la seule raison de l’apparition du hardline, mais cette explication semble plausible. Le hardline est pourtant aujourd’hui en déclin, est-ce la preuve que le straight-edge n’est pas encore trop grand ?
D’un point de vue plus personnel, il nous semble nécessaire de conclure ce mémoire sur un constat au moins partiel d’échec : nous avons certes envisagé plusieurs aspects du straight-edge, proposé un regard différent sur le sujet, mais il faut bien reconnaître que nous avons du au cours de ce travail multiplier les réserves : ainsi, faute de moyens suffisants, nous avons souvent utilisé les « il est possible que » ou bien les « peut être que le straight-edge ». Ces réserves constituant le plus souvent l’aveu de notre impuissance face à une ou des problématiques que nous n’avons pas su exactement résoudre. Ce mémoire nous a en fait laissé rentrer dans les difficultés intrinsèques à la recherche en sciences sociales, difficultés qui sont autant de raisons à notre échec part.


 




 
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