Report written by Alexis (Gonna Make It fanzine)
Si on mentionne les mots " Afrique du Sud " à l’étranger, peut-être qu’ils imaginent immédiatement notre bon temps et soleil, ou nos belles plages. Ou peut-être qu’ils associent les mots " Afrique du Sud " à notre histoire sombre d’Apartheid. Ou peut-être qu’ils visualisent notre faune, les lions et les girafes et zèbres.
Quoi qu’il soit en entendant les mots " Afrique du Sud ", je ne suis pas sur que ça soit à une scène hardcore grandissante qu’on associe à notre pays. Et cela est compréhensible!
Après tout, il est étonnant que nous ayons une forme de hardcore quelle qu’elle soit ici! Il y a tant d'obstacles au développement du hardcore en Afrique du Sud. D’une part, l'Afrique du Sud est située à l’extrême sud de l'Afrique, ce qui nous met immédiatement une barrière géographique. C'est-à-dire qu'il est très difficile pour n’importe quel groupe étranger de tourner ici en raison des longs vols et des frais de voyage élevés. Ceci, combiné avec notre isolement du reste du monde pendant nos années terribles d’apartheid, justifient le développement très minimal du hardcore, il y’a peu de temps c’était très difficile de se procurer n’importe quel Cd de hardcore ou tee-shirt que ce soit.
Alors comment nous sud-africains avons découvert le hardcore?
C’est là où notre petite distro underground a vraiment contribuée au développement du hardcore en Afrique du sud. Les distros indépendantes comme Give And Take Records (www.giveandtake.co.za), Nifty Records (www.niftyrecordings.co.za) and Silent Scream distro (www.silentscreamsdistro.co.za) ont commencé à importer des Cds et à diffuser le « message » hardcore il y’a de ça quelques années. Elles sont devenues un outil inestimable dans le développement de notre scène. Notre scène hardcore reste petite cependant, avec seulement une poignée de groupes et de kids contrairement à la scène metal et punk qui sont un peu plus développées. Cependant, les kids qui sont impliqués sont passionnés, très motivés et enthousiastes. Il y’a eu récemment un regain d’intérêt pour le hardcore, et de plus en plus de kids montent des groupes, zines et distros, et généralement se bougent plus dans les concerts et achètent des disques.
Par exemple, à Johannesburg où je vis, nous avons commencé l'organisation de concerts hardcore avec des stands de bouffe vegan, des stands sur les droits des animaux et beaucoup de tables de merchandising gérés par Give and Take Records. Une autre chose passionnante: lentement le concept de hardcore pit a été adopté ici, avec des kids qui dansent et font du floorpunching régulièrement!
Des groupes purement hardcore sont peu ici, mais un qui certainement mérite d’être mentionné est Crossing Point. Ce sont quatre gars de Durban qui jouent un hardcore positif et progressif, traitant des sujets comme le sexisme, la fidélité et la responsabilité personnelle. Ils jouent un style ala Snapcase/Refused et ils ont récemment sorti leur premier album www.crossingpoint.co.za.
Ici à Johannesburg, nous avons un groupe de straight up hardcore appelée Reason To Live, qui font vraiment bouger le pit avec leur son ala Throwdown/Hatebreed/Earth Crisis. Avec un message sur la positivité et l'unité, ce groupe a participé à l’établissement d’une solide scène hardcore sur Johannesburg, une scène sur laquelle on peut compter. Give and Take Records sortira leur premier EP à la fin de cette année. A voir au www.giveandtake.co.za ou www.reasontolive.co.za pour des détails.
Au Cap, le groupe le mieux connu est Neshamah, ils jouent un hardcore dans la lignée de Zao et ils ont également sorti un album récemment "Communicating in Heartbeats". Pour découvrir plus, allez au www.neshamah.com.
Il y a également beaucoup de groupes qui démarrent maintenant par exemple, un groupe de Johannesburg qui jouent un New York hardcore dans la même veine que Madball ou Breakdown. Amené par un gars macédonien appelé Pepe, tatoué de la tête au pied, ce groupe est sûr de faire bouger du monde! Ils n’ont pas encore décidé encore du nom, mais il faudra prendre de leurs nouvelles pour l’année 2005!
Comme vous pouvez voir, ce qui est le plus saisissant de la scène hardcore Sud Africaine est non sa taille, mais plutôt sa diversité. Chaque groupe est unique et diffère du reste, et la même chose peut être dite pour les gens qui soutiennent la scène.
En prenant en considération l'histoire de la ségrégation et de conflit de l'Afrique du Sud, c’est si passionnant d’être impliquée dans le commencement de quelque chose qui unifie et aussi positif que notre scène hardcore. Il a vraiment amené beaucoup de sud-africains à être ensemble.... Gars et filles, blancs et noirs, chrétiens et non chrétiens, vegans, végétariens et mangeurs de viande, straight edge et non straight edge… Cette unité des kids dans la diversité de l'Afrique du Sud est la preuve du fait que " on a pas besoin d’être frères ou sœurs de sang pour être une famille ". |